Israël, un régime d’apartheid

Ce matin, j’ai voté en faveur de la résolution « réaffirmant la nécessité d’une solution à deux États et condamnant l’institutionnalisation par l’État d’Israël d’un régime d’apartheid consécutif à sa politique colonial ».

Le débat qui s’est tenu au sein de l’hémicycle a raisonné comme une tentative étouffée dans le silence assourdissant des responsables politiques français sur le sujet.

Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, les gouvernements israéliens successifs mènent une politique visant à instaurer une hégémonie démographique juive et un système de discrimination institutionnalisée en vue d’une domination permanente au bénéfice des juifs israéliens.

Plusieurs observateurs indépendants, experts internationaux et associations palestiniennes, israéliennes et internationales ont démontré que ce système correspond à la définition juridique de l’apartheid, crime contre l’humanité définie par la Convention sur l’apartheid de 1973 et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale de 1998. Parmi eux, figure : les Nations-Unies, Human Rights Watch, Amnesty International, ou encore les ONG israéliennes Yesh Din et B’Tselem.

L’accumulation des rapports sur la réalité du terrain aurait dû suffire à faire entendre raison à ceux qui relaient volontairement ou non la propagande israélienne et nous opposent des arguments factieux.  

Jamais il n’a été question pour les observateurs de comparer la situation des Palestiniens à celle de l’Afrique du Sud ségrégationniste. L’objet est l’utilisation d’une qualification juridique précisément définie, afin d’appeler Israël à répondre de ses actes devant la justice internationale.

Aussi, sans doute faut-il rappeler que les activistes sud-africains, dont Desmond Tutu ou encore Farid Esack ont été parmi les premiers à affirmer la pertinence de l’utilisation de ce terme. Dans ce cadre, il faut aussi rappeler la célèbre citation de Nelson Mandela selon laquelle “notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens“.

Par ailleurs, on estampille toute personne qui critique Israël du sceau de l’antisémitisme, pour la disqualifier d’emblée. Cette instrumentalisation cause du tort à la lutte contre l’antisémitisme et détourne le débat sur la réalité du terrain. 

En rejetant cette résolution, la France vient d’aggraver la part de sa responsabilité dans le laisser-faire octroyé à Israël.

Plus que jamais, le mouvement de solidarité avec la lutte du peuple palestinien doit redoubler. Soyons du bon côté de l’histoire.  

« Rester neutre en situation d’oppression, c’est choisir le camp de l’oppresseur »

Desmond Tutu

Partagez l'article sur vos réseaux !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *