À Paris, les plus fragiles sont privés de nourriture !


« Cachez cette misère qu’on ne saurait voir », serait-ce la nouvelle devise de la ville de Paris, qui accueille notamment les JO 2024 à partir de juillet prochain ?

Alors que le nombre de SDF explose, que les files alimentaires s’allongent, que la misère s’affiche un peu plus chaque jour dans la capitale, la préfecture de police de Paris vient d’interdire les distributions alimentaires dans plusieurs arrondissements parisiens !
Il semblerait désormais que l’indécence soit sans limite. Abandonnées par l’Etat, de nombreuses personnes fragiles, dont des centaines de jeunes mineurs non accompagnés, survivent par la générosité des associations alimentaires à Paris comme dans de nombreuses villes. Leur survie dépend des bénévoles et des donateurs qui organisent le dernier filet de solidarité avant la mort.

Hier, un arrêté préfectoral, dont chaque mot est recouvert par la honte et la déshumanisation, a été publié par la préfecture de Paris. La solidarité dans le X° et XIX° arrondissement – quartiers les plus touchés par l’arrivée de populations démunies – c’est fini ! Interdiction aux associations de nourrir des gens affamés.

Selon l’arrêté, les distributions de nourriture entrainent la création de « campements ». Oui, rien de surprenant, ces gens sont à la rue. On apprend aussi que « d’autres services de restaurations solidaires permettent d’apporter une offre alimentaire suffisante ». C’est faux. Les restos du cœur ont annoncé il y a quelques jours qu’à partir du mois de novembre, ils n’auraient plus la capacité de nourrir les bénéficiaires, et qu’ils devraient refuser du monde. On rappelle que cette association historique est au bord du gouffre. Avec plus de 400 000 repas distribués chaque jour – c’est 35% de plus qu’en 2022 – l’association de Coluche sombre sous le poids de la misère.

La pauvreté se généralise partout dans notre pays. Aujourd’hui, plus d’un français sur 10 se prive. 4 millions de personnes sont en situation de mal logement. 330 000 personnes vivent dans nos rues. Des milliers d’étudiants font la queue devant les associations alimentaires. Et avec l’arrivée des JO 2024, cette situation de précarité semble faire tache pour les responsables politiques, qui veulent faire peau neuve de Paris. La chasse aux SDF s’organise. Mais que croient-ils ? Interdire la distribution alimentaire ne fera pas disparaitre les gens pauvres de ce pays ! En revanche, interdire les distributions, c’est les entrainer vers la mort.

Plusieurs associations ont aujourd’hui déposé un recours au tribunal contre cet arrêté indigne. Je leur apporte tout mon soutien. La solidarité vaincra toujours face à leur inhumanité.
La misère n’est pas une fatalité. Son existence n’est due qu’à celles et ceux qui, en responsabilité, préfèrent la cacher plutôt que de la combattre.

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