contribution – “SOIGNANT UN JOUR, SOIGNANT TOUJOURS !”

J’allais me coucher quand l’envie de coucher d’abord ces mots m’est venue  pour dormir l’esprit un peu plus tranquille.

Merci à l’équipe, Thomas, Nadia, Sabrina et Christophe pour leurs interventions. La santé est un vaste débat et bravo pour avoir relever le challenge de la synthèse !!!!

J’aurais voulu témoigner de ma vie de soignant du 93 mais le temps et l’espace n’y étaient pas alors je le prends ici en souhaitant une résonance.

Je suis kiné depuis 15 ans, étudiant en médecine, allocataire étudiant MK pour Kremlin-Bicêtre, en SSR puis à l’UCSA de Fresnes, rééducateur orthopédique à Villiers sur Marne ….

Et depuis 8 ans, employé territorial au Centre Municipal de Santé de Romainville. A ce titre, je suis heureux de voir l’enthousiasme que l’union populaire a autour de ces structures municipales.  Les CMS sont plus qu’une unité de soins ambulatoires ou locaux. Ils sont les 1ers témoins de la souffrance et de la détresse humaines. 15 ans d’expérience professionnelle m’enseignent aussi de juger les politiques par leurs actions alors agissons !!! Agissons pour encourager l’implantation de CMS sur la circonscription, l’agglomération, le département et la région !!!

Je rajouterai sur le volet éducation populaire que Christophe a ouvert au sujet de la part sécurité sociale des fiches de salaires. Notons aussi que TOUS les soignants facturent leurs soins sur des actes conventionnés donc, qu’on le veuille ou non, libéral ou salarié, tous les soignants sont des agents de l’Etat.

Je suis d’accord également avec notre dernier collègue qui essayait de faire entendre la voix des patients. Au titre de premier bénéficiaire (ou pas d’ailleurs) des soins de toutes catégories, les patients, au même titre que les soignants et des maladies (recherche médicale) devraient pouvoir siéger dans les décisions structurelles et stratégiques des soins. Si je fais un parallèle, les patients, singulièrement ou en association, sont autant dénigrés à l’hôpital et en ambulatoire que le sont les élèves et les parents d’élèves dans les écoles. Le temps politique nous démontre que ce n’est pas salutaire.

Un véritable espace-temps est nécessaire pour une démarche éthique du soin, des malades et des soignants.

Et je rebondis sur ce questionnement, je ne sais pas si le soin, la santé qu’on y recherche, son réconfort, son confort aussi ; avec toutes les singularités que les patients, leurs maladies et leurs soignants créent …. Bref, nous avons besoin de plus d’humanité. La souffrance et la détresse que le soin créé par son besoin d’exister ont besoin d’humanité. Dans quelles dimensions, quelles relations humaines devons-nous réinventer pour que l’action politique retrouve du crédit dans les humains qui sont concernés.

3 témoignages :

J’ai eu un accident grave de la voie publique 10 après mon diplôme de kiné. S’ensuivent 6 mois de fauteuil roulant puis cannes-béquilles. J’ai constaté seulement là (pourtant kiné depuis 10 ans) la singularité d’un fauteuil roulant face à une porte qu’il doit ouvrir ou fermer. Combien de portes un fauteuil roulant doit-il rencontrer quotidiennement ? Comment cela l’inclut ou l’exclut de la société ? Cet exemple pour signifier qu’il est nécessaire d’inclure les patients dans les stratégies politiques au risque de répondre à côté.

Mon père vient de déménager à Alès pour vivre au soleil voilà 6 mois. Il n’a toujours pas trouvé de médecin traitant. Il profite de redescendre sa petite-fille à Noisy le grand durant les vacances scolaires de printemps pour revoir son médecin traitant parisien car il a besoin d’un renouvellement “prostatique” comme bon papi vieillissant. C’est anecdotique comme singularité mais cela devient une pluralité explosive et révoltante quand on la décline pour tous les besoins médicaux du quotidien non-pourvus. Etienne a raison, quelle réponse donner à ce …. je ne sais même pas si on peut encore appeler ça un désert médical. Cyrano dirait un “Sahara” pire “une Sibérie médicale” !

Enfin parce que c’est chouette d’être un soignant parce que l’humanité dans sa détresse mais aussi dans le lien de confiance et d’amitié réciproque qui peut se tisser est un sentiment qui ne se chiffre pas, qui ne se vend pas ! Ce soir, je salue Jean-Jacques avec qui nous avons échangé quelques minutes sur nos vécus de patients et de soignants. Ces moments informels sur le soin donnent à voir sur l’envie de vivre et nos fragilités singulières. Ces moments, ils sont précieux parce que ça n’a pas de prix, juste de la décence et de la gratitude.

Merci d’avoir lu

Soignant un jour, soignant toujours !

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