Cette semaine, le conseil d’administration d’Ile-de-France mobilités (IDFM), présidé par Valérie Pécresse, validait la privatisation des services de bus de Paris et de la petite couronne, poursuivant le démantèlement en règle de l’entreprise publique historique RATP qui gère le réseau de surface depuis la Libération. Un chaos programmé.
Dans la région, le réseau de bus de la grande couronne est déjà aux mains du privé depuis 2021. Les résultats sont sans appel : les conflits salariaux ont explosé et au moins 200 bus sont supprimés chaque jour, laissant certains sans moyen de transport et les autres obligés de se tourner vers la voiture, plus polluante. Comme partout en Europe, y compris chez nos voisins allemands, l’ouverture à la concurrence de nos transports mène à une réduction du trafic sur les lignes moins fréquentées, à une hausse des accidents et à une nette dégradation des conditions de travail pour les employés : baisse de salaires, baisse des garanties et des temps de repos, augmentation des distances parcourues…
La région fait le choix politique, sans mesure d’impact préalable, de découper encore le réseau pour l’offrir à une dizaine d’entreprises différentes. Livrer nos bus au privé, c’est privilégier le profit des actionnaires au détriment de la qualité et de la fiabilité de nos transports. C’est une aberration écologique et sociale, qui prive les plus précaires d’un mode de transport abordable et brade nos savoir-faire.
Parmi les premiers touchés, les bus 320 et 310 de Noisy-le-Grand, plus grande ville de ma circonscription. Ils sont pourtant essentiels, seuls moyens pour nombre d’habitants de se rendre quotidiennement sur leurs lieux de vie et de travail, notamment via les gares de RER. L’accès à la mobilité est un droit et je m’opposerai farouchement à toute possibilité de réduction ou de suppression de ces lignes.
Alors qu’1 adulte sur 4 en France est en situation de précarité liée à la mobilité, j’alerte sur les conséquences désastreuses de cette décision, tant pour les usagers que pour les employés. J’appelle à l’arrêt immédiat de la privatisation progressive de l’ensemble de nos réseaux de transports, ainsi qu’au retour à une entreprise publique, unifiée et intégrée, seule capable d’assurer un service de qualité et des conditions de vie dignes pour les travailleurs.