Depuis plusieurs jours des policiers se mettent en arrêt maladie et ovationnent leurs collègues qui ont tiré au LBD, puis tabassé un jeune homme avant de le laisser pour mort dans la rue.
On ne parle pas « d’une erreur » mais bien d’un passage à tabac d’un homme laissé pour mort et qui a fait plusieurs jours de coma. Cela fait suite à une série de violences policières commises après la mise à mort de Nahel par un policier lors d’un refus d’obtempérer.
Face à cette situation, le patron de la Police Nationale Frédéric Veaux et le Préfet de Police de Paris Laurent Nunez ont fait le choix de s’attaquer frontalement à la justice en annonçant chacun de leur côté qu’avant « un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ».
Ces mots sont gravissimes et valident le slogan des syndicats policiers factieux qui manifestaient en 2021 devant l’Assemblée Nationale aux cris de « le problème de la police c’est la justice ». Nous avions eu raison à l’époque de dénoncer cette manifestation.
Ce soir par leurs propos les principaux chefs de la police remettent en cause la séparation des pouvoirs et confirment que l’institution est hors de contrôle. En prenant la parole de la sorte, les responsables de la police veulent mettre la pression sur l’institution judicaire.
Par son silence, Gérald Darmanin se rend complice de cette opération factieuse contre la République.
Ce soir des digues sautent.
Quand l’État se soumet à sa police, la République s’écroule.
N’oublions jamais ce qu’indique l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen « La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».
Il n’y a rien de Républicain à exiger une justice d’exception pour des policiers violents. Ils sont des justiciables comme les autres. Sauf à considérer comme le demandent la droite, l’extrême-droite et une partie de la minorité présidentielle que les policiers bénéficient d’un statut particulier, au-dessus de la justice au nom de leur qualité de policiers. Il s’agit clairement d’un séparatisme qui vise à protéger les policiers violents et empêcher tout débat sur les violences policières aussi bien sur l’institution elle-même.
Le Président de la République doit s’exprimer pour rétablir l’ordre dans la police et faire respecter les valeurs de la République.