Le 22 mai 2024,
Eric Ciotti a ce matin annoncé le dépôt d’une proposition de loi pour privatiser la SNCF, prétextant une “prise d’otage des Français au moment de leur départ en vacances”, à l’heure où les cheminots franciliens étaient massivement mobilisés pour exiger des recrutements supplémentaires et des compensations financières au regard de l’impact des JO2024 sur leurs conditions de travail.
De la droite à l’extrême-droite en passant par la majorité présidentielle et les journalistes de cour, les termes de “prises d’otages” et de “chantage” ont fait le tour des plateaux. Une logorrhé indécente, d’autant plus au regard du contexte international dans lequel nous nous trouvons. Plutôt que de fréquenter les matinales, Éric Ciotti ferait mieux de prendre le temps de s’informer; cela lui éviterait d’être ridicule et d’asséner mensonge sur mensonge.
Contrairement à ce qu’affirme le patron des Républicains, la concurrence existe déjà à la SNCF, qui n’est plus un EPIC mais une SA et dépend donc d’un actionnaire. Les cheminots sont tous soumis aux 35h et la réforme des retraites s’applique à l’ensemble des cheminotes et des cheminots.
Aujourd’hui, la cause principale des retards est le manque d’investissements publics. À titre d’exemple, 97% des dysfonctionnements dans les transports franciliens sont liés à la vétusté du matériel, la surcharge du service, aux signaux d’alarmes utilisés abusivement, aux cas d’accidents sur les voies ferrées ou encore aux incidents climatiques.. contre 3% en lien avec les grèves. Il est totalement faux de dire que depuis 1947 il n’y a jamais eu une année sans grève en période de vacances scolaires. Nous sommes loin des fantasmes avancés par Éric Ciotti !
Cette proposition de loi populiste est à rebours des besoins des usagers qui n’intéressent la droite et l’extrême-droite que pour taper sur les syndicats. Prendre en compte les besoins des usagers, c’est s’opposer à l’ouverture à la concurrence du rail, voyageur et marchandises, qui aura pour conséquences immédiates une baisse de la qualité du service rendu aux usagers, une hausse des tarifs et une dégradation des conditions de travail des cheminots.
Avec mon groupe parlementaire, nous continuerons à mener la bataille pour un grand service public ferroviaire national autour d’une entreprise unique, unifiée et intégrée et avec des cheminots sous statut.