Le 01 mars 2024,
Après l’assassinat de journalistes palestiniens à Gaza par l’armée israélienne, la représentation du gouvernement israélien en France s’en prend désormais aux journalistes français.
Plus de 30 000 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne dans les 5 derniers mois. Ce chiffre, aussi alarmant soit-il, ne reflète pas pleinement la réalité. Des experts militaires et des organisations non-gouvernementales présentes sur le terrain soulignent que le bilan est largement sous-estimé, ne prenant pas en compte les personnes portées disparues, décédées du fait de l’absence de traitement ou encore ensevelies sous les décombres. Parmi les personnes décédées, on décompte une majorité de femmes et d’enfants.
Dans ce contexte désastreux, alors que la Cour internationale de Justice reconnaît un “risque génocidaire”, le journal Libération a mis en lumière cette crise humaine et humanitaire en consacrant sa une du jeudi 29 février à ce sujet. L’ambassade d’Israël a réagi à cette une sur le réseau X en la qualifiant d’“outil de propagande anti-israélienne” et en accusant le journal Libération d’être un “porte-voix d’un mouvement terroriste islamiste”. Ces propos constituent une grave attaque au droit à l’information, alors que depuis le 7 octobre, plus de 130 journalistes ont été tués par l’armée israélienne et que le gouvernement israélien refuse obstinément l’accès des journalistes à la bande de Gaza.
Plus d’un mois après la décision de la Cour internationale de Justice enjoignant Israël à prendre des mesures conservatoires pour prévenir le risque de génocide, la France, elle aussi signataire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, se doit d’agir pour ne pas être complice de ce massacre.
En l’absence d’excuses immédiates de la part de l’ambassadeur israélien, la question de son maintien sur le territoire national doit être soulevée. La France ne peut tolérer de telles attaques à l’encontre de la liberté d’expression et du droit à l’information.