Près d’un an après le meurtre de Nahel, abattu à bout portant par un policier suite à un refus d’obtempérer, la commission des lois s’est penchée sur les recommandations des députés Thomas Rudigoz (Renaissance) et Roger Vicot (PS) concernant « la hausse du nombre de refus d’obtempérer et les conditions d’usage des armes par les forces de l’ordre ».
Ce rapport biaisé minimise les conséquences dramatiques de l’utilisation des armes par les policiers et refuse de reconnaître l’évidence : la loi Cazeneuve est un permis de tuer, accordant aux policiers le droit de tirer sur nos concitoyens en dehors du cadre strict de la légitime défense, selon leur propre interprétation de la « dangerosité » d’un individu.
Le rapport omet de signaler qu’en 2017, année de son entrée en vigueur, le nombre de personnes tuées par des tirs de policiers a été multiplié par cinq. Il ne souligne pas que 80 % des refus d’obtempérer ne présentent aucun danger réel.
Sur les 23 recommandations formulées, aucune ne répond aux revendications des collectifs de familles victimes de violences policières, qui n’ont d’ailleurs pas été consultés lors de l’élaboration de ce rapport. Aucune mesure ne s’attaque au racisme structurel au sein de la police.
Ces recommandations reflètent une vision sécuritaire inefficace et liberticide, visant à octroyer davantage de moyens aux policiers, tels que des caméras et la confiscation systématique des véhicules des personnes accusées.
L’impunité dont bénéficient les policiers ayant fait un usage injustifié de leur arme doit cesser. Il faut supprimer l’IGPN et l’IGGN et abroger l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure