Lundi 11 juillet. 6H du matin, direction CNEWS pour débattre face à un député LREM sur la motion de censure que va être soumise au vote dans l’après-midi. Tout au long du week-end le gouvernement a fait circuler des éléments de langage contre nous « ce sont des bloqueurs, leur motion n’a aucune chance d’aboutir, ils retardent le débat sur le pouvoir d’achat qui intéresse les français ».
Une fois de plus, il convient de rappeler qu’il ne faut pas inverser les rôles. Le dépôt de notre motion de censure n’était pas une chose obligatoire, cela vient simplement en réaction au refus de la Première ministre de demander la confiance du Parlement. Jamais depuis 30 ans un ou une première Ministre n’avait refusé de solliciter ce vote, et tous les pays européens le font. C’est un mépris terrible de la représentation nationale. Alors, cette motion vient rétablir cela, et permettre à chacune et chacun dans l’hémicycle de se positionner.
Ce lundi matin, ce n’est pas simplement la motion de censure qui fait parler, mais les révélations faites la veille par le journal Le Monde au sujet des liens entre Emmanuel Macron et Uber quand celui-ci était ministre de l’économie. Impossible ici de rentrer dans les détails, mais elles interrogent sur le rôle joué par le Ministre Macron pour aider Uber à s’implanter dans l’économie du pays. Un exemple. En 2015 la Préfecture prend un arrêté pour interdire UBER à Marseille. Quelques jours après l’envoi d’un SMS à Macron par les dirigeants d’UBER, cet arrêté est cassé. En tout, ce sont 17 rencontres, appels et sms échangés directement entre le ministre et la direction d’UBER. De là à dire que nous avions un Ministre « uberisé » il n’y a qu’un pas. Interrogé sur le sujet à midi sur Sud Radio, j’évoque ce que défend la NUPES, à savoir l’ouverture d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur cette affaire.
15H, direction le Palais Bourbon pour présenter notre motion de censure défendue brillamment par notre Présidente de groupe Mathilde Panot. Le scénario est le suivant : une fois la prise de parole de Mathilde, chaque groupe dispose d’une intervention pour expliquer sa position, et ensuite nous votons. Comme nous nous y attendions, la motion est rejetée. 146 députés ont voté pour et il fallait 289 voix pour faire tomber le gouvernement. Cette motion, si elle n’a pas été adoptée, pose un acte clair : nous sommes la seule force politique d’opposition à Emmanuel Macron. Qu’empêchait le RN de déposer une motion de censure ? Rien, simplement, il se place comme un appuie pour la macronie.
18H00. Je m’échappe quelques minutes pour rejoindre une autre salle, où avec d’autres collègues députés nous avons réuni les associations de défense des locataires. Alors que la loi sur le pouvoir d’achat arrive en débat la semaine prochaine, et face à l’urgence sociale, impossible de rester inactif, alors que le gouvernement se félicite de plafonner la hausse des loyers à 3,5%. Il faut mesurer ce que cela signifie pour des locataires déjà asphyxiés par une explosion des charges et des prix des produits de première nécessité. 3,5% de hausse, cela va se traduire par une hausse moyenne de 300 euros par an pour les habitants. 300 euros de plus et le gouvernement ose se féliciter ? Quelle honte. La colère des associations de locataires est immense. Après les avoir écoutés sur leurs constats et leurs revendications, nous soumettons l’idée d’adresser une lettre commune à Elisabeth borne pour demander en urgence le gel des loyers. Tout au long de la mandature, je souhaite multiplier ce type d’échange, afin de travailler avec les acteurs du mouvement social et associatif.
21H30. Après une pause repas, retour dans l’hémicycle. Ce soit c’est le début de l’examen du texte dit COVID 19. Pour la première loi à nous soumettre, la macronie à fait le choix d’un texte sur le COVID. Le 11ème depuis l’arrivée au pouvoir de Macron en 2017.